Un safari en Afrique australe en petit groupe, ça vous-dit ?
Namibie, Botswana, Zambèze, un beau programme, non ?
Pourquoi l’Afrique australe ?
Août 2008 : un dernier voyage en famille avant que nos filles ne quittent définitivement le nid. Il faut marquer le coup. Alors pourquoi pas les dunes du Namib ? C’est d’abord une idée vague comme un rêve dont on parlait de temps en temps. Est-ce une bonne saison pour la Namibie ? C’est l’hiver là-bas, mais un hiver tropical et la saison sèche, donc idéal pour un safari.
Je recherche des idées sur internet, nous disposons de deux semaines et je souhaite en profiter à fond. Les premiers résultats me renvoient plutôt des packages sur une dizaine de jours ou moins, alors je fouille encore… Je tombe finalement par hasard sur une offre d’Etendues Sauvages, un spécialiste des destinations nature, un roadtrip de 15 jours Namibie-Botswana-Chutes du Zambèze (waouh ! le delta de l’Okavango et les chutes Victoria en plus … rien que çà !).
Le tout, avec des safaris en 4X4, à pied, en pirogue … et des nuits sous la tente comme de vrais baroudeurs : voilà un cocktail sympathique, avec ce petit parfum d’aventure, qui doit plaire à de jeunes adultes et nous laisser à tous des souvenirs exceptionnels.
Ce n’est pas un voyage privé mais en petit groupe avec 8 participants internationaux au maximum. Ce n’est pas un problème pour nous. J’obtiens une adhésion enthousiaste du reste de la famille.
Comment préparer et organiser au mieux notre voyage-safari ?
Un tel voyage peut s’organiser seul mais quand on ne connaît pas le pays c’est plus compliqué et l’on se doit d’anticiper de longs mois à l’avance…
Je prends donc contact avec Etendues Sauvages, qui a un site internet vous projetant immédiatement dans l’aventure. Mon interlocutrice qui connaît parfaitement son sujet m’offre une écoute attentive. Je décide de lui faire confiance, le voyage est concocté en quelques jours. Il nous faut choisir un niveau de prestations pour le camping dans l’Okavango ; nous choisissons l’option de base, ce qui nous permettra de préserver un budget pour des options inoubliables une fois sur place.
Tout est pris en charge depuis Paris. Notre agence sous-traite le safari à une compagnie locale spécialisée, Karibu, et se charge de l’organisation de l’acheminement et du retour. Elle nous propose une dernière nuit dans un lodge confortable en Zambie.
Le programme Désert et Delta fourni par l’agence locale peut se réserver à partir de 4 personnes, de quoi privatiser votre voyage si votre budget vous le permet ou si votre groupe (famille ou amis) est de 4 à 8 personnes.
Les différentes étapes du voyage-safari
– les vols
Le groupe a rendez-vous à Windhoek, capitale de la Namibie. Pas de vol direct depuis Paris, il faut prévoir une étape à Johannesburg en Afrique du Sud.
Nous demandons à voyager par Air France jusqu’en Afrique du Sud. A cette époque, mon mari voyageait beaucoup sur cette compagnie pour son travail. Bien nous en a pris, nous sommes surclassés en business à l’aller. Les filles, ravies, découvrent ce confort très appréciable pour un si long voyage (11h).
L’agence nous réserve une nuit dans un hôtel sécurisé à Johannesburg ainsi que les transferts vers l’aéroport.
Le vol Johannesburg – Windhoek se fera avec une compagnie namibienne. Nous logerons une nuit dans un hôtel avec piscine avant de rejoindre le groupe.
Pour le retour, de Livingstone à Johannesburg nous empruntons un vol sur une compagnie locale en début d’après-midi. Johannesburg – Paris se fera de nuit, toujours par Air-France (en éco cette fois…).
– de la Namibie au désert du Kalahari
Nous voyageons en minibus Mercedes. Nous avons 4 compagnons de voyage, un couple de jeunes mariés belges habitant Anvers et un couple d’australiens d’origine anglaise, venant de Melbourne. Cornelius est notre chauffeur-guide, il a un assistant, Philipp, pour l’aider. Nous devons participer un peu aux tâches ménagères.
- la découverte des dunes de Sesriem
- un jour libre près de Swakopmund sur l’Atlantique, où nous profiterons d’une croisière découverte de la faune de la baie
- la visite de Swakopmund
Plus de détails dans notre article sur la partie Namibie de notre Voyage
– du Kalahari à Livingstone
- Découverte du Kalahari et d’un village bushmen
- Changement d’équipage à Maun, Cornélius rentre en Namibie. Un chauffeur doit nous accompagner au point de rencontre de nos nouveaux accompagnants. Nous profitons de cette étape pour un survol du Delta de l’Okavango en avion.
- C’est avec Oke, Mula et Zola et leur 4×4 Toyota que nous commençons notre safari au Botswana. Nous découvrons d’abord le delta de l’Okavango depuis le niveau du sol.
- Nous traversons ensuite la réserve de Moremi
- et nous atteignons la rivière Chobe, pour en découvrir la grande bio-diversité
Lire notre article sur la partie Kalahari et delta de l’Okavango de notre voyage et celui du Moremi, Savute et Chobe
– les chutes Victoria
- Nous traversons la frontière avec la Zambie pour admirer les chutes Victoria
- Après une nuit dans un agréable écolodge zambien, nous prenons l’avion du retour
Lire notre article sur la partie Zambie de notre voyage
Les enseignements à tirer de ce voyage
– 1er août à Roissy à éviter
Partir de Roissy Charles de Gaulle, un vendredi 1er août est à éviter. Sans la carte fréquence plus de mon mari, nous aurions pu raté l’avion compte-tenu des files d’attente monstrueuses ce matin-là. Il est prudent de se présenter très en avance. Au minimum 3h00 avant l’embarquement. Qui plus est, une des valises des filles n’a pas été chargée en soute ; elle prend l’avion suivant, et nous suit sur une partie de notre périple.
Apparemment nous ne somme pas les seuls, à Swakopmund on nous livre une première valise appartement à des personnes de la banlieue parisienne…
Nous récupérons enfin la nôtre plusieurs jours plus tard lorsque nous repassons à Windhoek. Heureusement nos filles font à peu près la même taille et ont pu se dépanner en attendant.
Depuis lors, nous répartissons toujours nos affaires dans plusieurs valises. Fini la valise de madame et celle de monsieur, nous remplissons 2 valises mixtes et diminuons largement les risques. Le « métier » de voyageurs commence à rentrer !
– saison, vêtements et équipements
- La meilleure saison pour faire un safari en Namibie et au Botswana est la saison sèche entre mai et octobre même si la végétation est desséchée.
- Les nuits de l’hiver austral peuvent être froides et il faut s’équiper en conséquence (duvet ad hoc, pyjama chaud, polaire …). Prévoir un coupe vent pour les départs tôt le matin. Vous enleverez progressivement des couches de vêtements dans la journée pour remettre une petite laine le soir, même réchauffés par le feu de camp. Pensez également aux lampes frontales pour le soir.
- Il ne faut pas oublier des vêtements léger en coton ou en lin pour la journée et de quoi se protéger du soleil et des moustiques (quoique pas trop envahissants à cette saison).
- L’équipement de camping, très impressionnant, a été entièrement géré par nos équipages. Si vous voulez partir seuls avec un véhicule de location, il faudra penser à tout (il y a sans doute des offres de véhicules avec équipement complet mais bien vérifier la liste du matériel). Nous n’avons jamais dû nous occuper du ravitaillement hors boissons.
– matériel de prise de vue
- Pour ce voyage en 2008, nous disposons d’un reflex numérique Nikon D200, d’un téléobjectif Sigma 300mm f4 et d’un zoom Nikon 18-85. A cela s’ajoutent 2 compacts numériques, un Pentax Optio qui offre l’avantage de l’étanchéité, un Panasonic DMC-FX07. Enfin, une de nos filles a emporté sa caméra numérique JVC. Nous étions donc 4 pour les prises de vue. Attention, la poussière fait souffrir les appareils-photos, le reflex devra passer en révision au retour ! Depuis, nous nous sommes équipés de 2 appareils reflex et nous évitons de changer d’objectif. L’un est spécialisé plans larges, l’autre téléobjectif.
- Pour charger les batteries d’appareil photos ou de portable, pensez à prendre un chargeur avec une prise allume-cigare, il y en a toujours au moins une. Les prises usb des véhicules sont très demandées quand elles existent. Les portables ne captent généralement pas au Botswana. Les guides ont des téléphones satellites. Le chargeur solaire de batterie que nous avons acquis pour partir en Mongolie nous aurait bien servi !
– itinéraire et autonomie
- Nous avons fait beaucoup de kilomètres mais avec de bons chauffeurs et des haltes toujours intéressantes. Donc cela n’a pas été un problème, le même voyage au volant nous paraît a posteriori très ambitieux.
- En famille ? Oui, c’est un fabuleux souvenir à partager ! il faut probablement le réserver à de grands ados autonomes ou de jeunes adultes, en tout cas dans cette formule. Avec des plus jeunes, nous conseillons de réduire les kilomètres, d’augmenter le niveau de confort voire de choisir d’autres spots nature comme le Kenya (que nous avons visité lorsque nos filles avaient 13 et 10 ans)
- Des réserves de carburant sont indispensables car les stations ne sont pas si fréquentes. Nous avons expérimenté la panne d’essence. Un jerrican de réserve nous a permis d’atteindre la station suivante. De même, il faut prévoir des réserves de nourriture et d’eau (en gros bidons) en grande quantité. De la glace pilée pour la glacière à boisson est très appréciable.
– difficultés rencontrées et service associé
- Le retard de la valise nous fera perdre beaucoup de temps ; nous ne profiterons pas de l’hôtel à Jo’burg à cause de l’heure tardive de notre arrivée : à noter, l’agence française, très professionnelle, s’inquiétait déjà de notre retard à notre arrivée à l’hôtel. Christian essaiera de récupérer notre bagage le lendemain à Windhoek au lieu de profiter de la piscine mais sans succès.
- Dès le début du voyage, nos compagnons australiens vont devoir rentrer chez eux en urgence. Leur retour pris en charge par leur assurance, fut promptement organisé ; nous ferons demi-tour pour les ramener à Solitaire pour qu’ils puissent prendre un petit avion pour Windhoeck. Non seulement le service est à la hauteur mais l’agence leur offre un nouveau voyage.
- Si le 4×4 n’est pas nécessaire en Namibie (en tout cas dans la partie que nous avons visité) il s’impose au Botswana. Une bonne connaissance de la conduite sur le sable est également indispensable. Notre guide dépanne régulièrement avec forces pelles, grilles de désensablage, troncs d’arbre, cordes … des touristes enlisés qui pourraient se laisser surprendre par la tombée la nuit, dans une situation plus ou moins sans risques.
- Dans tous les cas, la mécanique est soumise à rude épreuve : nous sommes tombés en panne en arrivant à Walvis Bay à cause de la poussière dans le carburateur. Sur les pistes du Botswana, le système d’attache de la remorque à lâché du fait des secousses.
- L’autre difficulté, pour atteindre le delta de l’Okavango, est de trouver le gué qui permettra de traverser, car la région est instable et les eaux se déplacent. Nos guides interrogent la population locale pour trouver le meilleur passage. De manière générale, se repérer au Botswana nous a paru un peu mystérieux.
Pendant que l’eau monte dans le 4×4, Mula, notre cuisinier, est accroché au tableau de bord ! il applaudira dès que nous aurons atteint l’autre rive…
– frontière Botswana Zambie
Se rendre en Zambie depuis le Botswana requiert une bonne connaissance des contraintes ainsi qu’une bonne logistique. Les véhicules traversent le Zambèze grâce à un bac après une interminable file d’attente de camions ce qui attire toute sorte de petits commerces et de trafics.
Vouloir passer, en 2008, un véhicule peut vous faire perdre plusieurs jours dans fort sentiment d’insécurité. Nous avons remonté la file d’attente dans un minibus côté Botswana. Nous avons pris un petit bateau pour traverser tandis qu’un autre véhicule nous attendait côté Zambie pour nous emmener à notre hôtel.
– sécurité et confort à Livingstone
Arrivés à notre hôtel à Livingstone, nous avons droit à un briefing sur le danger de sortir seuls dans la rue. Faire attention aussi sur le parking près des chutes Victoria. Le retour à la civilisation est d’autant plus dur !
Seul défaut dans le package proposé, notre hôtel à Livingstone nous a beaucoup déçus. Si il a comme avantage de n’être pas trop éloigné des chutes, il est bruyant, sans salles de bains privées. Le petit déjeuner promis n’est plus au programme, et nous sommes malades pour la première fois du séjour avec la nourriture. Heureusement, nous passerons la dernière nuit dans un logde confortable au milieu de la nature.
Nos coups de coeur
– les lieux incontournables :
- les dunes de Sossuvlei
- le delta de l’Okavango
- la rivière Chobe
- la réserve Moremi
- les chutes Victoria
– nos activités préférées :
- la découverte de la savane de Namibie avec Cornélius
- l’escalade des plus hautes dunes du monde au lever du soleil
- la croisière découverte dans la baie de Swakopmund, à la fois instructive amusante et gustative, les huîtres étaient délicieuses
- la découverte de quelques secrets du Kalahari avec un bushman
- le survol en avion du delta de l’Okavango pour les sublimes paysages et pour mieux comprendre l’extraordinaire imbrication des terres et des eaux.
- le camping en pleine nature, la cuisine au feu de bois, la tente salle de bains avec le seau pour la douche (chaude!), la tente pour les toilettes sèches avec la pelle et son code d’utilisation, le petit lave-mains …
- les safaris à pied et en mokoro dans l’Okavango
- le survol en hélicoptère des chutes Victoria pour se rendre compte de leur taille.
- la découverte des chutes à pied pour se rendre compte de la puissance des eaux
Il est à noter que la croisière sur la côte atlantique, l’avion au-dessus de l’Okavango, et le survol des chutes Victoria en hélicoptère n’étaient pas inclus dans le package initial. Ces activités étaient fortement recommandées par les guides de voyages consultés. Nous avons réglé ces activités directement aux prestataires locaux mais nos accompagnateurs-guides nous ont aidés à les réserver, nous y ont conduits et ont adapté le programme pour nous permettre d’en profiter. Par ailleurs, dans aucun de nos voyages dans d’autres parties du monde, nous n’avons trouvé de semblables activités à des prix aussi abordables (par personne environ 100 euros pour l’hélico, 60 euros pour l’avion en 2008).
– les rencontres qui nous ont marquées
- la rencontre avec nos chauffeur-guides, Cornelius et Oke, leur professionnalisme, leur connaissance de leur pays et l’attention qu’ils nous ont apportée.
- notre cuisinier Mula au Botswana, qui a sorti de sa remorque comme de son chapeau, de quoi nous cuisiner des repas variés et délicieux cuits au feu de bois, dont un plateau d’oeufs intact après l’épisode de la remorque.
- le bushman du Kalahari, avec sa langue à clic, qui nous a fait partager un peu du savoir ancestral de son peuple, et fait prendre conscience du risque pour l’humanité de la perte de ce savoir.
- nos compagnons de voyage dont deux qui ont dû malheureusement écourter leur séjour très tôt.
– les animaux que nous avons pu observer dans leur milieu naturel :
La richesse fabuleuse des écosystèmes très différents traversés pendant ces deux semaines nous a permis d’observer de très nombreuses espèces d’oiseaux, de mammifères, de rongeurs. Nos guides nous ont aidés à les trouver, à les observer, à les reconnaître ; ils nous ont expliqué leur mode de vie.
Les animaux nous ont permis de partager leur jardin et offert des scènes de vie extraordinaires dans leur élément naturel. Nous avons dormi au milieu des grognements des hippopotames, des rugissements des lions. Des gnous et des hyènes ont visité nos camps. Un éléphant, notre voisin de camping, nous a fait une démonstration de bain …
Nos photos
Pour voir plus de photos de notre voyage-safari, vous pouvez cliquer ici
Les amateurs d’oiseaux ou d’animaux les trouveront dans les diaporamas par lieu mais aussi dans les diaporamas spécifiques .
Nous avions acheté un livre en français sur les animaux d’Afrique qui s’est avéré très intéressant : Photo-guide des animaux d’Afrique dans la collection les photo-guide du naturaliste chez delachaux et niestlé
Nos accompagnateurs-guides connaissent le nom des animaux en anglais et nous ne pouvons pas tout noter au fil des sorties.
Au retour, l’identification doit reprendre à partir des photos. Nous utilisons maintenant Seek by inaturalist (application à télécharger sur votre téléphone portable) qui reconnaît plantes et animaux soit instantanément, soit sur photos. Nous complétons ou vérifions sur wikipédia qui donne souvent des dénominations courantes, sur oiseaux.net et sur mammifères africains.org.
Il reste quelques manques ou imprécisions ; il y a peut-être des erreurs. Merci beaucoup de nous les signaler.
En savoir plus
tous nos articles sur ce voyage en cliquant ici
Si cet article vous a plu, et que vous souhaitez en savoir plus, rêver encore un peu, découvrir d’autres belles images, si vous projetez un futur voyage ou si un safari en Afrique australe vous tente, voici quelques liens utiles :
Etendues sauvages pour toutes vos destinations nature (nous sommes aussi partis au Costa Rica et à Madagascar avec eux)
Namibie :
un reportage de Echappées belles sur la Namibie
Botswana :
site officiel du tourisme au Botswana
« Botswana, intense et sauvage », un reportage de Echappées belles au Botswana
Zambie :
« Zambie, un pays, un fleuve, des traditions », un reportage de Echappées belles en Zambie
et bien sur nos autres articles sur notre voyage et un coup de blues sur l’assèchement du Zambèze.
N’hésitez pas à nous poser des questions sur notre voyage
Vous pouvez les poser par mail ou dans les commentaires ci-dessous
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