Voyage en Mongolie : Trois jours chez des éleveurs nomades

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Mongolie-vallée Orkhon

Proposée par notre agence locale, ce séjour dans la vallée de l’Orkhon, nous enchante. La famille est installée dans son camp d’été, bien au vent et près de l’eau. 

Nous sommes logés dans une des yourtes traditionnelles de la famille,

La vallée de L’Orkhon

La vallée se situe au nord de la province de l’Övörkhangai, dans la partie centrale de la Mongolie, quelque 360 km au sud-ouest d’Oulan Bator. Si sur les contreforts de la chaîne du Khangai, ce site protégé par l’UNESCO depuis 1992 couvre 121.967 hectares de prairie le long de la rivière du même nom. Une zone tampon de 61.044 hectares est également protégée.

Le bassin de la rivière Orkhon est riche en vestiges historiques, la vallée ayant servi d’habitat successif à de nombreux peuples nomades, et ce depuis la période préhistorique. Elle est fréquemment perçue comme le berceau de la culture nomade des steppes, et fut lors du dernier millénaire un véritable carrefour des civilisations, reliant l’Est et l’Ouest à travers le vaste continent eurasien.

Au cours des siècles, la vallée de l’Orkhon a été habitée par de nombreuses tribus nomades. Les premières preuves d’habitation, trouvées sur les sites de Moiltiin Am et Orkhon-7, permettent d’estimer que la vallée été habitée il y a de cela 60.000 ans. Par la suite, la vallée a été occupée de manière continue à travers l’âge préhistorique et l’Âge de Bronze, puis, successivement par les Huns, les peuples turcophones, les Ouighoursles Kidans, et enfin les Mongols.

On y trouve donc aujourd’hui de nombreux vestiges archéologiques comme des mémoriaux turcs des VIème et VIIème siècles, Khar Balgas, la capitale Ouighour pendant les VIIIème et IXème siècles, et bien sûr Kharkhorin, la capitale mongole pendant les XIIIème et XIVème siècles, fondée par Gengis Khan. On y visite également de nombreux monastères comme celui d’Erdene Zuu, le plus ancien monastère bouddhiste de Mongolie, l’ermiage de Tövkhönou encore le monastère de Shankh qui sont autant de témoignages des traditions religieuses des Mongols nomades des steppes.

La vallée de l’Orkhon est aujourd’hui une grande terre de nomadisme où de nombreuses familles d’éleveurs installent leur campement. Les paysages pittoresques des steppes entourées du massif du Khangai, la richesse de sa faune et de sa flore, en font la région idéale pour découvrir la Mongolie des nomades dans un cadre enchanteur. Il est également agréable d’y faire du cheval, et la vallée est le point de départ de nombreuses randonnées pédestres dans les montagnes environnantes.

arc en ciel sur le camp de nomade
arc en ciel sur le camp de nomade

Accueil Mongol

Arrivés sous la pluie, après avoir fait honneur au lait de jument fermenté et au thé salé, nous nous réchauffons d’une soupe chaude et d’une flambée dans le poêle central de la yourte. Le lendemain matin, au petit-déjeuner nous goûtons à la confiture préparée avec après les myrtilles apportées à la famille.

La vie s’organise autour de la yourte principale, les chauffeurs et les guides sont considérés comme amis de la famille. 

Nous assistons à la traite matinale des yaks par les femmes aidées par les jeunes filles.

Traite des yaks
Traite des yaks
Les jeunes filles aident à la traite
Les jeunes filles aident à la traite en approchant les veaux

Les jeunes enfants jouent, les troupeaux paissent librement dans la prairie. Patsy, un berger du Caucase, les tient à l’écart. Il se prend d’amitié pour nous, et s’installe pour la nuit, sur le pas de notre yourte, au petit matin, il faut l’enjamber pour rejoindre l’abri de bois qui sert de WC.

jeux d'enfants
jeux d’enfants

Le barbecue mongol et sa préparation,

fait vivre aussi aux citadins que nous sommes, une expérience intéressante :

Notre chauffeur, éleveur aussi, participe à l’abattage et à la préparation de la chèvre. C’est tout un art, le sang ne doit pas souiller la steppe, Une artère du coeur est sectionnée et la bête meurt très rapidement d’une hémorragie interne.

Nous assisterons aussi à la cuisson avec des pierres chaudes, le lendemain. Pour le khorkhog, la viande est cuite à l’étouffée dans une cocotte minute :  on place les pierres chaudes avec la viande et les légumes (pommes de terre, carottes et choux) dans une marmite que l’on ferme hermétiquement avant de laisser cuire sur le feu pendant 30 minutes environ.

Pour le boodog, la recette plus traditionnelle, la technique de base est identique, sauf qu’en lieu et place de la marmite, c’est dans l’abdomen préalablement dépecé de l’animal, que l’on place les pierres, la viande et les légumes.

Nous nous régalerons de ce repas de fête ! Même le gras est bon, nous avons oublié la saveur de la viande d’un animal élevé au naturel !

Honnêtement, la cuisson à même les pierres de la viande lui donne un goût particulier et succulent, et les amateurs de viande adoreront, tandis que les végétariens passeront leur chemin, sans regret.

Préparation du barbecue mongol
Préparation du barbecue mongol
Dernier assaisonnement pour la barbecue mongol
Dernier assaisonnement pour la barbecue mongol
grues mongoles

Il est bon, en voyage de se poser quelque-part,

pour s’imprégner de l’atmosphère et de l’esprit d’un lieu. Nous avons, pendant ces 3 jours, essayé d’approcher le quotidien de ces nomades qui perpétuent un mode de vie millénaire, très proche de la nature mais très rude (voir notre article sur la vie des nomades)

Après dispersion de la brume, le soleil nous permet une toilette et une lessive dans la rivière. Nous aurions du prêter plus d’attention aux coutumes locales, et ne pas souiller l’eau de la rivière. Nous vous conseillons le très bon policier Yeuldegger qui décrit assez bien les coutumes locales.

grues mongoles

Pendant que la batterie solaire fait le plein d’énergie, nous partons, armés de nos appareils photos, nous promener dans la steppe, au gré des méandres de la rivière : prendre notre temps, prendre la mesure de cette immensité, observer les troupeaux, la vie des nomades, surprendre des grues venues se rafraîchir, admirer un galop de 50 chevaux lancés à l’unisson, se méfier de yaks trop querelleurs…

L’après-midi, balade à cheval, organisée par la famille, pour aller voir, la cascade sur l’Orkhon, irisée d’un bel arc en ciel. Le frère de la patronne ainsi qu’un jeune garçon nous accompagnent. Les chevaux sont petits, assez dociles en général.

Nos guides pour la balade à cheval
Cascade de l'Orkhon
Cascade de l’Orkhon

Le lendemain, après la traite, une sortie est prévue vers une source chaude,

ce qui nous permet une vraie douche, bien que soufrée. Le chemin n’est pas facile, nous nous embourbons, malgré la vigilance du chauffeur, cela nous permet de constater encore l’entraide spontanée des mongols.

Au retour arrêt pique-nique à un col,

la vue porte à 50 km à la ronde, la notion d’infini est encore plus prégnante, les troupeaux ne montent pas jusqu’ici, les gentianes et les edelweiss que nous y découvrons, nous rappelle si besoin, le rude climat hivernal.

Vue infinie sur la steppe
Vue infinie sur la steppe
edelweiss
edelweiss
Gentianes
Gentianes

Le chef de famille revient d’une excursion à cheval,

il a accompagné un groupe de cavaliers. 

le chef de la famille nomade
le chef de la famille nomade

Le soleil a séché, la steppe, un ciel un peu orageux lui succédé,

nous offrant toute une palette de lumière et des ciels aux couleurs changeantes aussi bien au coucher du soleil

Lumières du soir sur les yaks
Lumières du soir sur les yaks

que le matin avant dissipation complète de la brume.

Brume du petit matin sur la steppe
Brume du petit matin sur la steppe

Le tourisme équitable

assure à ces familles hôtes comme à notre chauffeur ou à nos guides, un revenu complémentaire qui peut être salvateur en cas de coup dur (maladie ou dzud : voir notre article sur l’ampleur du dutz de l’hiver 2016-2017)

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