Enclos paroissiaux en Bretagne intérieure

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Bretagne, Guimiliau - Enclos paroissial

En octobre 2022, nous décidons de rendre visite à de la famille et à des amis du côté de Vannes. Une fenêtre météo agréable se profile !  Pourquoi ne pas en profiter pour aller visiter l’île de Sein et les enclos paroissiaux bretons ?

Après la visite de l’île de Sein (voir article précédent) et de la pointe du Raz, nous quittons Audierne.  Nous nous éloignons de la côte pour rejoindre le Menez-Hom, au coeur du Finistère.  Cela fait plusieurs années que nous ne sommes pas allés revoir le patrimoine architectural religieux unique en son genre, que recèle la pointe bretonne nostalgie…

Les enclos paroissiaux

Un enclos paroissial est un ensemble architectural comprenant : une église, un calvaire, un ossuaire, un cimetière, une porte triomphale. Le muret de pierre, qui entoure le tout, délimite et protège ce territoire qui se veut sacré. La porte triomphale  (ou arc de triomphe) qui, en breton, porte le nom de Porz ar maro, littéralement « porte de la mort », donnait accès au cimetière situé dans l’enclos paroissial.

Les enclos paroissiaux sont caractéristiques de l’architecture religieuse rurale de la Basse Bretagne et datent pour la plupart des XVIème et XVIIéme siècles. Ils s’expliquent par la prospérité économique de la région, liée au commerce du lin et du chanvre à cette époque. Leur développement a aussi pour origine l’essor des foires liées aux grands événements de la vie liturgique. Le contexte de la contre-réforme ainsi que l’importance du culte des saints locaux et des morts, témoins du syncrétisme breton ont également joué leur rôle.

Les sculptures en pierre des calvaires comme celles en bois dans les églises illustrent la vie du Christ mais leur côté naïf et touchant racontent aussi la vie de l’époque en intégrant quelques saints et croyances locales.

Chaque enclos a son histoire, son architecture et sa personnalité propres. Aussi, faut-il prendre le temps de les découvrir, de s’imprégner de leur atmosphère et du charme de chacun. Les légendes associées sont aussi intéressantes et peuvent expliquer des détails parfois incongrus.

 

Un circuit personnalisé

Entre la rade de Brest, les monts d’Arrée et la baie de Morlaix, trois circuits permettent de partir à la découverte d’une grande partie de ces merveilles d’architecture.

  • Le circuit de Landerneau (55km) serpente dans la vallée de l’Elorn, là où la pierre grise de Kersanton, épouse l’ocre jaune des pierres de Logonna. Il chemine entre Dirinon, La Martyre, Pencran, Ploudiry, La Roche-Maurice, Tréflévénez, Le Tréhou et Trémaouzen.
  • Celui de Landivisiau s’étire sur 90 km du nord au sud sur un axe qui relie le cœur du Léon aux monts d’Arrée. Il passe par Lampaul-Guimiliau, Guimiliau, Commana, St-Cadou, Sizun, Locmélar, Loc-Éguiner, St-Servais, Bodilis et Berven.
  • La boucle de Morlaix, 70 km, nous conduit de Saint-Thégonnec jusqu’à Plougonven où se trouve l’un des plus grands et des plus anciens calvaires de Bretagne, en passant par Plounéour-Menez et l’abbaye du Relec.

Nous n’avons pas le temps de tous les voir. Nous avons prévu une nuit à Carrhaix avant de reprendre la direction de Vannes. Un itinéraire personnel nous permettra de visiter sur une journée les sites en gras dans les 3 circuits officiels décrits ci-dessus.

 

Nos photos des Enclos Paroissiaux

Pour regarder les photos en grande taille, il suffit de cliquer sur l’une des galeries ci-dessous et de faire défiler les photos avec les flèches latérales.

 

Pleyben, le plus au sud

Premier arrêt à Pleyben qui abrite un impressionnant ensemble architectural autour de l’église Saint-Germain, le plus au sud du circuit des enclos paroissiaux du Menez-Hom.

Le calvaire monumental, comme un livre ouvert, est impressionnant. Dans l’église, prenez le temps d’observer en détail les orgues, les retables, les chimères. Jetez un oeil à l’ossuaire gothique du XVIème siècle, l’un des plus anciens de Bretagne, et à l’arc de triomphe de 1725 qui symbolise l’entrée dans le monde des morts.

 

Saint-Michel de Brasparts sauvée des flammes

Nous décidons de passer par Saint Michel de Brasparts, oubliant que les Monts d’arrêts avaient été ravagés par un terrible incendie durant l’été 2022… Mais quel triste spectacle s’offre à nous… nous en sommes tout retournés !

Bretagne, Monts d'Arrée - Saint Michel de Brasparts sauvée des flammes

La chapelle Saint-Michel a été préservée… merci les pompiers !

Sizun et son arc de triomphe monumental

Sizun doit sa renommée à son magnifique enclos paroissial construit grâce à la prospérité issue du commerce du lin dont elle a joui au XVIème, XVIIème et au début du XVIIIème siècle

L’Arc de Triomphe (1585/1590) est le monument qui attire l’attention de tous les visiteurs de  cet enclos paroissial. Il donnait accès au cimetière qui, autrefois, était situé autour le l’église. On dit que c’est le plus beau du genre en Bretagne.

Le clocher de style gothique est l’un des derniers à flèche érigé en Bretagne, sous le règne de Louis XV, et porte les dates 1728/1735. Sa flèche élancée, d’une grande finesse, culmine à 56 m.

Nous avons trouvé l’intérieur de l’église, décoré de bois coloré, très intéressant.

 

Enclos paroissial de Ploudiry

A Ploudiry, nous avons spécialement remarqué le magnifique ossuaire (1635-1731)

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La Martyre, le plus ancien des enclos paroissiaux

La Martyre possède le premier des enclos paroissiaux, dont la construction s’est, pour l’essentiel, échelonnée du XIème au XVIIème siècle. Nous vous invitons à y pénétrer.

L’accès se fait par un arc de triomphe de style gothique flamboyant (XVIème s.).  Il présente la particularité d’être surmonté d’un chemin de ronde d’où l’on pouvait surveiller la foule lors des foires. Un passage est percé dans le mur de la maison du guet (XIVéme s.).

Le porche « racontant » de l’église fut le premier du genre dans la région (vers 1460). Construit en pierre de Kersanton, il présente diverses scènes de la vie de Jésus-Christ, dont la Nativité à la Vierge couchée : autrefois allaitante, elle a été mutilée par un prêtre pudibond ! Des traces de peinture montrent que le porche était peint de couleurs vives.

A l’intérieur du porche, l’attention est attirée par un bénitier que domine l’Ankou, personnification de la mort en Bretagne. Aux murs sont accrochés des niches abritant les douze apôtres et au plafond apparaissent les restes d’une fresque représentant les quatre évangélistes.

Mais la vérité du lieu est terrible, comme le rappelle la banderole en breton :

« an maro han barn han ifern ien pa ho soing den e tle crena fol eo na preder e esperet guelet ez eo ret decedi »,

qui peut se traduire par :

 » La mort, le jugement, l’enfer froid, quand l’homme y pense, il doit trembler. Fou est celui dont l’esprit ne médite, sachant qu’il faut trépasser ».

 

Guimiliau, une vraie bande dessinée

Cet ensemble architectural construit aux XVIème et XVIIéme siècles comprend, outre l’église Saint-Miliau et son clocher-tour, une chapelle funéraire, un calvaire et une porte triomphale. L’ensemble est classé au titre des monuments historiques. Il constitue un des enclos majeurs de Bretagne.

La porte triomphale est surmontée de deux cavaliers et était ordinairement fermée par une grille (les fidèles enjambant l’échalier pour pénétrer dans l’enclos paroissial) ouverte seulement lors des mariages et des enterrements

Le calvaire fut construit entre 1581 et 1586. Surmonté d’une Croix de Jésus  et des deux larrons, son fût portant la Croix ayant, comme souvent en Armor, l’aspect d’un tronc d’arbre ébranché, dit « croix de peste ». C’est une sorte de reconnaissance pour la fin de l’épidémie. Le calvaire de Guimiliau est le plus peuplé de tous, Les 200 personnages représentés sont habillés de costumes du XVIème siècle, contemporains de la date de construction du calvaire.

 

Majestueux enclos de Saint-Thégonnec

L’enclos paroissial de Saint-Thégonnec  est, sans conteste, l’un des plus majestueux de Bretagne. Venez donc admirer cette architecture unique et découvrir la richesse de ce patrimoine religieux. Il est un des joyaux du circuit des enclos et le grand témoin de la prospérité économique du Pays de Morlaix grâce au commerce du lin.

Ce sont les paysans-marchands-tisserands qui firent construire l’église Notre-dame de 1563 à 1716 en comptant les agrandissements successifs. En effet, ce sont six générations de paroissiens qui ont fait de l’enclos ce qu’il est aujourd’hui. Le site de Saint-Thégonnec se démarque par sa richesse architecturale qui lui permet de se classer monument historique.

A ne pas manquer : le calvaire et ses nombreux personnages, et à l’intérieur de l’église, la chaire, la poutre de gloire et le buffet d’orgue.

 

Une nuit dans la campagne de Carhaix

Une chambre d’hôte des plus accueillantes nous attend dans une environnement calme et serein au milieu de la campagne bretonne.

L’automne nous rattrape au réveil avec un petit crachin breton, eh oui, ça manquait…

 

Saint-Hernin

Le calvaire de l’enclos a été construit entre 1555 et 1575. Il comprend un emmarchement à 2 marches, un soubassement appareillé avec table d’autel saillante sur la face ouest, un socle et 3 fûts rapprochés. Il semble ainsi, de par sa position, que ce calvaire était destiné à célébrer des offices religieux en plein air. Ceci, peut-être, pour répondre au pèlerinage dédié aux reliques de l’ermite Saint-Hernin venu d’Irlande.

L’église et l’ossuaire sont plus récents puisqu’ils datent respectivement de 1682 et 1697.

 

Arrêts à Sainte-Barbe et au Faouët

Sur la route de Vannes, nous nous arrêtons à Sainte-Barbe. C’est un site que nous avons plusieurs fois visité mais nous en aimons l’atmosphère. Aujourd’hui la brume accentue son côté mystique et mystérieux.

La grande halle du Faouët semble un peu triste sous la pluie.

 

Envie de découvrir les enclos paroissiaux et la Bretagne ?

Suivez les conseils des sites du Finistère , de Bretagne.

Pour les enclos  paroissiaux les 4 liens suivants :

Nous avons tellement de photos sur la Bretagne que nous ne savons par où commencer. Mais on s’y attèle…

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