Il y a mille façons de découvrir un pays, selon ses goûts, son expérience du voyage, son appétence au risque, son niveau dans la langue du pays, la difficulté de la conduite locale, le niveau d’infrastructure touristique …alors comment découvrir Cuba ?
Quelles difficultés pour découvrir Cuba ?
En 2016, Cuba était sur une voie d’ouverture. Raoul Castro, engageait des réformes prudentes, un début d’ouverture. La venue du pape François en 2015 et celle d’Obama en mars 2016 étaient de bonne augure. C’est presque sur un coup de tête que nous partons, à deux, en mars 2016.
Nous avons souhaité découvrir l’île de Cuba avant qu’elle ne soit envahie par des hordes de touristes américains et qu’elle y perde son âme ou qu’elle se referme à nouveau.
Les premières recherches sur internet nous font prendre conscience de la longueur de l’île et de la multitude de centre d’intérêts. Il va falloir faire des choix.
A noter, parmi les difficultés spécifiques à Cuba, :
- On ne faut pas compter sur des liaisons internet fiables localement pour réserver sur place.
- L’anglais n’est pas parlé par beaucoup de Cubains et encore moins le français.
- Les routes peuvent être difficiles et mal entretenues, les directions pas toujours bien indiquées.
- Il n’est pas conseillé de loger dans les hôtels gouvernementaux par contre le logement chez l’habitant, en casa particular, se développe et a un grand succès
Nous souhaitons vraiment découvrir Cuba, son histoire complexe, sa culture métissée, sa nature généreuse et aller à la rencontre de ses habitants.
Nous choisissons un voyage sur mesure avec une agence locale
Parmi les différentes formules offertes, nous nous décidons assez vite pour un voyage authentique et équitable à la rencontre des cubains avec un logement chez l’habitant et l’accompagnement d’un chauffeur-guide.
Nous renonçons sans hésitation à Varadero, paradis balnéaire caribéen de carte postale, dont le littoral de 20 km au bord de l’océan Atlantique regroupe des complexes tout compris avec hôtels et spas ainsi qu’un parcours de golf. Peut-être avons-nous passé l’âge mais ce n’est pas cela que nous attendons de ce voyage. Alors pourquoi ne pas demander à quelqu’un qui vit là-bas de nous faire découvrir son île ?
Nous passons par Evaneos pour contacter une agence locale, offrant des voyages authentiques et responsables. Nous précisons bien nos attentes et nos goûts à notre interlocuteur. Il nous propose un circuit en réponse à nos demandes en s’appuyant sur sa forte connaissance du pays. Après quelques échanges, un circuit d’ouest en est est établi, mixant villes, campagnes, parcs naturels, visites historiques et rencontres avec les habitants.
Un fois l’offre validée par nous, l’agence a tout organisé dont le vol Santiago La Havane, seule solution pour un circuit peut être un peu présomptueux en deux semaines seulement. Il nous reste à prendre nos billets d’avion pour La Havane, à faire nos valises et à nous occuper de l’assurance et du visa.
Il est sans doute possible de faire un voyage plus économique en partant à l’aventure sac à dos et en utilisant les transports publics.
Nous avons choisi la découverte sans stress et sans risque, une formule déjà éprouvée dans d’autres pays.
Cela nous permet de faire un maximum de visites en nous appuyant sur les connaissances et les compétences des locaux. Nous participons ainsi directement à l’économie locale.
Côté budget, après plusieurs comparaisons, cette formule sur mesure ne revient pas plus cher qu’un voyage en groupe.
Notre itinéraire
Un trajet d’Ouest en Est soit de Viñales à Baracoa avec un retour Santiago La Havane en avion, pour réduire les kilomètres en voiture.
avec un grand coup de coeur pour Trinidad : dans cette petite ville si vivante aux rues pavées, nous avons l’impression de remonter le temps, de vivre dans un film au charme suranné …
Le logement en « casa particular »
Nous recommandons fortement le logement en Casa Particular, Les nôtres ont été choisies par l’agence, elles étaient toutes très bien situées ; pas forcément luxueuses mais confortables, propres et souvent charmantes. Nos hôtes étaient accueillants, certains parlaient bien anglais, ce qui facilitait les échanges. Les petits déjeuners étaient copieux et très variés avec toujours des fruits frais, si rares à trouver.
Nous avons essayé de prendre un repas sur deux chez l’habitant, la cuisine familiale cubaine est très bonne en général et ils se mettront en quatre pour vous servir ce qu’ils vont trouver de mieux, pour un prix très raisonnable. Nous avons compris que, compte-tenu des impôts, ils gagnaient plus sur les repas que sur le logement.
Cette activité touristique est autorisée par le gouvernement depuis quelques années et elle permet de faire rentrer des devises et à nos hôtes d’avoir accès au Pesos convertibles ou aux dollars. Il faut donc en profiter.
Vous pouvez poser des questions concrètes sur le mode de vie, les difficultés quotidiennes, etc… et laisser venir les confidences, mais il y a des commissaires politiques dans chaque quartier, qui sont chargés de différentes tâches, mais aussi de collecter l’impôt et de surveiller qui fait quoi, qui pense quoi …alors évitez de parler politique trop ouvertement.
Le luxe d’un chauffeur-guide
Nous serons attendus à l’aéroport par une belle voiture ancienne qui nous conduira à notre première casa particular dans le centre historique de la Havane.
Pour la suite du trajet nous nous contenterons d’un taxi classique
La voiture de notre chauffeur attend notre retour de randonnée à l’ombre d’un séchoir à tabac
Notre excellent chauffeur, Enrique, a été engagé par l’agence locale. Il n’avait pas sa propre voiture. Il connaissait parfaitement son pays. Nous comprenons que l’économie touristique fonctionne grâce à tout un réseau de personnes qui participent selon leurs compétences et leurs moyens.
Il nous a conduit sur de très longues distances, sur des routes pas toujours bien entretenues (attention aux nids de poule). Il arrivait parfois très fatigué. Seuls au volant, nous aurions du diminuer fortement les kilomètres.
Les directions sont souvent mal indiquées, son expérience nous a fait gagner beaucoup de temps. Il a quand même dû demander son chemin plusieurs fois.
Prendre un chauffeur était donc le bon choix, notre luxe en tout cas, et cela évite tout problème avec les autorités.
Sympathique et attentionné, il s’est révélé être une excellent guide et nous avons pu pas mal échanger avec lui car il parlait très bien le français. Il nous a aussi servi d’interprète, lors des excursions, au fil des rencontres ou des déjeuners chez l’habitant.
Il nous a proposé la visite du jardin aux Orchidées à Viñales en plus du programme.
Nous avons passé de très bons moments en sa compagnie.
Découvrir la gastronomie cubaine
La nourriture à Cuba est bonne et variée, en tout cas pour les touristes et le cubains aisés. Notre chauffeur nous a indiqué de bons petits restaurants que nous pouvons recommander :
- à la Havane (les restaurants d’état, en face du Capitole, où les cubains font la queue),
- chez Alexis dans la Baie des Cochons, pour les excellentes brochettes de fruits de mer et l’ambiance
- le Rock Café à Santiago avec mention très bien pour la langouste,
- un petit restaurant familial à Baracoa
- nous avons testé avec lui, un routier sympa pour 3 euros le repas.
En plus des repas que nous avons pris chez nos hôtes dans les casa particular, toujours bien cuisiné avec de bons produits (mais comment font-ils ?), nous avons pu manger :
- un repas copieux et délicieux dans une ferme à Viñales pour 7 euros ; si nous avons bien compris, la propriétaire, prévenue juste avant l’excursion le matin même, a régalé 5 personnes pour cette modeste somme
- un superbe repas créole nous a été servi dans une espèce de ferme auberge dans le parc naturel del Yunque
- astuce à retenir, nous avons aussi partagé avec notre chauffeur, un repas familial dans une maison particulière accueillant des ouvriers du coin, adresse obtenue en demandant aux passants.
Des activités variées et bien organisées pour découvrir les différentes facettes de l’île
Notre circuit est varié, bien équilibré. Il alterne ville et campagne, mer et montagne, activités organisées et libres découvertes.
Nous avons beaucoup apprécié :
- un premier tour accompagné dans Habana Vieja pour nous permettre de nous repérer avec indications des points d’intérêts et des restaurants, et la liberté le reste du temps,
- le musée de la révolution à La Havane ainsi que le musée de la ville, lors de nos journées libres,
- la visite de la fabrique de cigares et la randonnée au milieu des Mogotes, avec déjeuner dans une ancienne ferme et un arrêt rafraîchissement dans une autre,
- la journée farniente et snorkeling à Caleta Buena près de la baie des Cochons,
- le détour à Punta Gorda à Cienfuegos,
- la journée libre à Trinidad,
- la visite d’une ancienne exploitation de canne à sucre du temps de l’esclavage,
- les randonnées à Banaos avec observation des oiseaux,
- les visites des villes coloniales traversées,
- le centre colonial de Santiago et le cimetière de Santa Ifigenia,
- les randonnées aux alentours de Baracoa, entre mer et montagnes.
et un petit peu moins :
La visite de la ferme aux crocodiles vers la Baie des Cochons n’était pas forcément indispensable. Certaines visites sur les sites emblématiques de la révolution sont incontournables, pas toutes aussi intéressantes. Certaines peuvent se faire très rapidement.
La route vers Santiago nous a paru parfois interminable. Celle de Santiago à Baracoa est très longue également, mais plus variée.
Fallait-il aller jusqu’à Santiago et Baracoa ? en 3 semaines certainement, en deux, c’était un peu présomptueux …
Un petit regret : ne pas avoir ajouté une deuxième journée plage et snorkeling lors de la deuxième semaine
Découverte de la vie quotidienne à Cuba
Au fil des jours, nous observons la vie quotidienne des Cubains. Tous sont bien éduqués. Nous croiserons beaucoup d’enfants sur le chemin de l’école.
Une économie à deux vitesses
Les cubains qui sont au contact des touristes s’en sortent un peu mieux que les autres, ayant accès au CUC, le peso convertible ou aux dollars, logeurs, restaurateurs, taxis, ouvriers du bâtiment, mécaniciens, musiciens … et petits boulots
Les autres doivent se contenter des magasins d’état en peso cubains.
Découvrir le système-D cubain
Que ce soit à la ville ou à la campagne, ils déploient débrouillardise et ingéniosité pour faire face aux difficultés de la vie.
Les magasins sont rares et peu achalandés, les marchands ambulants prennent la relève.
Pour se déplacer, ils n’hésitent pas à utiliser tous les moyens à leur disposition
Camion benne
Buena Vista
Mais les Cubains savent aussi profiter de la douceur des soirées, jouer de la musique, danser et faire la fête
En conclusion :
Nous sommes loin d’avoir épuisé toutes les richesses de Cuba.
C’est chargés de belles images, avec un peu de l’énergie et de la joie de vivre communicative des cubains que nous rentrons de ce beau voyage. Nous nous sommes ressourcés dans cette nature incroyablement belle et encore un peu préservée.
Ce pays, avec son lourd passé colonial et sa situation politique actuelle, nous fait aussi réfléchir sur l’organisation de la société, et sur l’homme capable du meilleur comme du pire.
Nous avons vu beaucoup de bâtiments en réhabilitation, en particulier à La Havane, le tourisme va-t-il sauver Cuba ?
Au retour nous avons voulu revoir le célèbre film Buena Vista Social Club tourné en 1999, en pleine période spéciale : nous avons pu constater que l’état des bâtiments de La Havane s’était bien amélioré.
En découvrir plus :
Lire nos autres articles sur Cuba
Vous pouvez consulter les guides sur Cuba Lonely Planet et Le Routard que nous trouvons complémentaires
Voici aussi le site Visiter Cuba, en français, très documenté
Sur le site d’Evaneos, vous trouverez des idées de circuits et une sélection d’agences locales francophones.
Nos photos
Pour voir plus de photos de notre roadtrip, vous pouvez cliquer ici
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