Traversée de l’Equateur entre Quito et Cuenca
L’Equateur entre Quito et Cuenca, ce sont, en plus des villes historiques, les Andes, les volcans, l’Atiplano. C’est la Sierra comme disent les équatoriens, par opposition à la Costa, ou à l’Oriente.
Nous envisageons ce voyage avec deux de nos amis. Comment organiser ce voyage de 16 jours, début août 2015 entre Equateur et Galapagos.
La préparation de notre roadtrip en Equateur
Nous souhaitons un combiné Equateur-Galapagos, nous disposons de 16 jours, c’est peu : il va falloir choisir entre Oriente (Amazonie), Sierra et Costa ! Nous envisageons un combiné Andes- Galapagos.
Après consultation du site Evaneos nous affinons notre projet, choisissons un programme proche de nos envies et contactons l’agence locale sélectionnée par Evaneos. Ce sera un voyage sur mesure, avec guide et chauffeur, les hôtels seront simples mais typiques.
Après quelques échanges pour équilibrer le voyage et caser toutes nos envies sur 10 jours, l’itinéraire est arrêté. C’est donc avec l’agence Ecuador Experience que nous allons voyager. Il nous restera 6 jours pour les Galapagos, c’est peu mais c’est la meilleur équilibre possible. Un avion entre Cuenca et Guyaquil permet de réduire les trajets. Il est clair que si vous avez plus de temps, n’hésitez pas pour en profiter au mieux.
L’agence nous réserve des hôtels de charme. L’accompagnement de Catalina et de Patricio, notre guide et notre chauffeur, en plus d’être agréable, nous a permis d’optimiser ces quelques jours sans la fatigue de la conduite, sans le stress de chercher son chemin, de savoir où manger. Merci encore à eux.
Notre programme de Quito à Cuenca
2 Jours à Quito et visite de la capitale de l’Equateur
Nous atterrissons à Quito après un long vol KLM via Amsterdam. Après ce vol il faut se dégourdir les jambes, nous allons visiter la Basilique à pied. Nous constatons que nous avons le souffle court (2850 m d’altitude…). Il va falloir nous acclimater… Nous nous laissons conduire jusqu’à la Vierge de Panecillo avant de profiter des terrasses et restaurants de la Ville.
En meilleure forme, nous consacrons notre deuxième jour à la découverte du patrimoine historique de la ville. Nous zappons la visite de la ligne d’Equateur. Voir notre article spécifique sur Quito.
Approche du Cotopaxi et nuit en auberge communautaire à Quilotoa
Nous passons la journée à l’ombre du majestueux Volcan Cotopaxi, le deuxième plus haut sommet du pays et le plus haut volcan actif au monde : 5987 mètres d’altitude qui aura une éruption violente 2 semaines plus tard. Celle-ci fera au moins 1000 morts. Son activité récente, depuis octobre 2022, inquiète encore.
Un guide du parc nous accompagne au pied du Volcan Cotopaxi. Nous tentons une courte randonnée jusqu’au premier refuge situé à plus de 4800 mètres d’altitude mais le souffle nous manque. Nous découvrons la richesse de la faune et la flore de la lagune Lipopungo.
Puis nous partons en direction du volcan Quilotoa où nous passons la nuit dans une auberge communautaire qui domine la lagune. le spectacle est à couper le souffle.
Découverte de la lagune de Quilotoa avant de rejoindre Baños et de la route des cascades
Nous nous dirigeons au cœur d’un paysage semi désertique recouvert par une végétation xérophytique de cactus, d’agaves et d’épineux. Une fois arrivés au Quilotoa, nous découvrons son incroyable lagune émeraude depuis les bords abrupts du cratère. Nous entreprenons ensuite la descente au fond de ce cratère jusqu’à rejoindre un sentier sablonneux bordé de cultures andines traditionnelles.
Nous rejoignons Baños pour la nuit.
Le lendemain nous faisons route vers l’est. Ce versant des Andes, très humide, abreuvé par les masses d’airs amazoniennes, est parcouru de nombreuses et fantastiques cascades qui alimentent la rivière Pastaza en contrebas. Nous découvrons à pied, et en tarabita (nacelle suspendue à une tyrolienne) el Manto de la Novia, el Pailon del Diablo…
De Baños à Riobamba
Le climat n’est pas favorable pour admirer le volcan Tungurahua. Il cache son activité volcanique menaçante sous d’épais nuages. Baños, comme son nom l’indique, propose différentes possibilités de bains thermaux. C’est aussi la capitale des sports extrêmes (saut à l’élastique, rafting, canyoning, canoë, tyrolienne, parachute, treks à pied ou à cheval, …). Nous avons testé la veille la zip-line (la Taribita), notre guide nous propose un arrêt au parc zoologique de San Martin pour voir des animaux des Andes.
Les derniers rayons de soleil sur le Chimborazo nous accueillent à Riobamba.
Nous dînons au restaurant El Delirio au son de la flûte de Andes. C’est un lieu historique qui a accueilli Simon Bolivar et qui a pris le nom de son célèbre poème.
Le Chimborazo
L’approche
Nous découvrons aujourd’hui l’un des paysages andins les plus incroyables. Plus haut sommet du pays (6263 m), et point le plus éloigné du centre de la terre (il bat l’Everest grâce à la déformation du globe terrestre), le volcan Chimborazo, dresse sa masse imposante à proximité de la ville de Riobamba. A mesure que nous gravissons les flancs de ce géant, nous pénétrons dans un paysage de plus en plus lunaire. La roche volcanique à perte de vue ne laisse que peu de place à la végétation et à la vie. C’est un des volcans qui a eu le plus grand nombre d’éruptions enregistrées, heureusement le risque est maintenant considéré comme minime.
L’ascension jusqu’au premier refuge
C’est aussi le volcan le plus gravi au monde. Nous n’avons pas cette ambition ! Dans cette ambiance surréaliste, nous suivons le sentier jusqu’au premier refuge à 4800 mètres. Un groupe de personnes du village en-dessous, nous dépasse allègrement, ils s’inquiètent de la ressource en eau, ils montent voir ce qui se passe au barrage d’altitude. Le guide du parc qui nous accompagne, ne nous presse pas, il nous laisse retrouver notre souffle ; il en profite pour ramasser les déchets laissés par les randonneurs. A son exemple, un jeune du groupe de villageois lui prête main forte.
La faune
Difficile ici de ne pas être jaloux des vigognes, ces camelidae d’Amérique du Sud originaires d’Equateur ! Elles dévalent les versants à en perdre haleine. Le Volcan Chimborazo abrite aujourd’hui la dernière population équatorienne (en partie réintroduite) de ce symbole national.
Nous faisons aussi la rencontre d’un drôle d’animal mi-chien mi-loup, que nous identifions plus tard comme un renard andin.
La flore
Après la montée au refuge, le guide nous emmène voir des bosquets de polylepis, trésors biologiques, sans doute âgés de plus de 2000 ans. Nous luttons contre un vent furieux, qui nous empêche d’apprécier au mieux les paysages fabuleux de l’Altiplano. C’est sans doute là que j’ai attrapé une bronchite qui m’accompagnera au Galapagos et qui nécessitera, un sévère traitement de retour à Paris.
La vie des hauts-plateaux
Nous redescendons vers Riobamba, non sans avoir traversé et admiré un grand nombre de communautés d’indiens Chimbos qui profitent de la fertilité des vallées au pied du volcan pour cultiver toutes sortes de tubercules et de plantes à la base de l’alimentation andine : mashua, melloco, oca du Pérou, pomme de terre, amarante, quinoa …
Nous visitons en chemin la Baldanera, la plus ancienne église du pays (1534).
Alausi et le train Nariz del Diablo
C’est à Alausi que nous prenons le fameux train qui nous conduira jusqu’au «Nez du Diable », remarquable travail du génie civil du siècle dernier. Ce train descend une montagne abrupte grâce à un ingénieux système de segments de voie droite. Il prend le premier segment en marche avant, s’arrête à l’extrémité du tronçon. Le conducteur descend et change un aiguillage afin que le convoi emprunte le tronçon suivant en marche arrière et ainsi de suite. Au final il aura parcouru un trajet en réel zig-zag et en sécurité. Impressionnant ! Le trajet de deux heures nous permettra d’admirer un paysage andin à couper le souffle.
En bas de la vallée du rio Chanchan, à Sibambe, nous somme accueillis par des danses traditionnelles. 
Ingapirca, le grand site précolombien d’Equateur
Nous faisons enfin un détour jusqu’au site cérémoniel d’Ingapirca (le Chemin de l’Inca). Ce site cañari et inca domine un paysage traditionnel andin de toute beauté.
Nous reprenons ensuite la route jusqu’à la somptueuse ville coloniale de Cuenca.
Cuenca, classée au patrimoine de L’UNESCO
Cuenca est sans aucun doute la plus belle et agréable ville coloniale Equatorienne. Nous découvrons ses ruelles, ses façades, son histoire, sa gastronomie et ses habitants, depuis le Vado jusqu’à la place de la cathédrale.
Nous visitons également le musée du fameux chapeau Panama, où l’on apprend qu’il est le fruit d’un artisanat familial de toute la région. Tissé très serré, il est ensuite fini dans l’usine de Cuenca. Exporté historiquement vers l’Europe via le Panama, il a pris le nom de ce pays.
C’est à Cuenca que nous disons au revoir à notre guide Catalina et à notre chauffeur Patricio, grâce à qui nous avons passé un agréable séjour et qui ont su nous faire aimer leur pays. Entre l’anglais et nos quelques notions d’espagnol, nous avons pas mal échangé, plaisanté et partagé.
En fin d’après-midi nous rejoignons l’aéroport de Cuenca d’où nous prenons un vol interne vers Guayaquil, étape vers les Galapagos (mais c’est une autre histoire, que nous vous raconterons également).
Retour d’expérience de ce voyage en Equateur
Au retour de voyage, nous pouvons en tirer quelques conclusions et conseils pour de futurs voyageurs.
L’altitude
Selon votre programme, l’altitude sera un paramètre plus ou moins important, il faut savoir que pour notre traversée de Quito à Cuenca, nous sommes restés la plupart du temps à plus de 2800 mètres, ce qui peut être problématique pour certaines personnes.
Pour envisager une ascension ou un trek, il est sage de prévoir un délai d’acclimatation adéquat et une bonne forme physique. Attention au temps changeant et aux avalanches
Photo, prise à distance, d’une avalanche près du sommet du Chimborazo. Son fracas nous a cloués sur place, malgré l’éloignement !
L’activité volcanique et sismique
Les volcans, sont fascinants et nous attirent mais il y a plusieurs volcans en Équateur qui sont encore actifs et se réveillent régulièrement. Il est prudent de se renseigner sur l’activité volcanique et sismique avant de partir. L’accès à un des volcans peut être fermé, sans parler d’épisodes plus intenses qui peuvent paralyser telle ou telle région. Le Cotopaxi s’est réveillé deux semaines après notre passage
La météo de l’Equateur
Pour toutes destinations, nous aimons bien consulter le site Où et Quand Partir. Le climat équatorial du pays se divise globalement en deux saisons : la saison des pluies, avec des précipitations quotidiennes, de décembre à mai ; la saison sèche, plus ensoleillée, moins humide et avec des températures plus fraîches, de juin à novembre.
Dans la Sierra, de Quito à Cuenca
Dans la Sierra (les Andes et Cuenca), le climat est tempéré et humide toute l’année. Vous constaterez sur nos photos, que le temps peut être très changeant et que les nuages ou la pluie peuvent induire des changements de programme. La saison sèche a des températures douces avec des moyennes de 19°C à 25°C dans la journée, selon l’altitude et la force du vent. Bien que très couverts, nous avons eu très froid au pied des volcans au-dessus de 4500 mètres. L’amplitude des températures peut être très élevée entre la journée et la nuit, les nuits étant fraîches (7 à 10°C).
Aux Galapagos
Pour ceux qui, comme nous, veulent combiner la découverte des Andes avec celle des ces îles extraordinaires, il faut savoir que globalement le climat de l’archipel est annoncé sec et tempéré permettant de profiter agréablement de ce sanctuaire tout l’année (températures entre 22°C et 30°C). Il fait plus chaud et humide entre janvier et mai, la température de la mer varie entre 20°C et 25°C. Selon l’activité des courants marins, entre juin et décembre, l’eau est nettement plus froide (16° à 18°) vous invitant à porter une combinaison pour le snorkeling.
La conduite en Equateur
Louer une voiture sans chauffeur est possible mais pas forcément conseillé. Il est dangereux de conduire en Équateur, et plusieurs situations sont imprévisibles. Toutes sortes de véhicules, qui ne satisfont pas aux normes de sécurité, circulent sur les routes. Les conducteurs impliqués dans un accident ayant causé des blessures sont immédiatement détenus. Dans de nombreux cas, ils sont gardés en détention jusqu’à ce que soit établie la responsabilité quant à l’accident et que toutes les parties aient obtenu satisfaction.
La pauvreté en Equateur
Il est clair que le pays est pauvre, que beaucoup de gens ont dû quitter le pays pour survivre. Le pays a dû abandonner son ancienne monnaie (le sucre), contre le dollar américain.
Notre chauffeur récupérait les restes de nos petits déjeuners copieux pour les distribuer aux personnes âgées dans les villages des hauts plateaux.
N’hésitez donc pas à choisir un voyage solidaire autant que faire se peut. Des communautés s’organisent pour promouvoir le quinoa équitable ou pour gérer des structures touristiques. renseignez-vous auprès des agences locales.
L’accueil en Equateur et la sécurité
Malgré cette pauvreté, nous n’avons jamais ressenti d’insécurité. Si le fait de voyager avec guide et chauffeur peut nous masquer la plupart des dangers, nous n’avons jamais été inquiétés ni lors de notre journée libre à Quito, ni lors de notre soirée à Guyaquil, malgré les avertissements des guides touristiques.
Apparemment les risques sont plus forts, près des aéroports, des gares, sur les sentiers de randonnées ou encore dans les bus.
Certaines régions sont à éviter. Avant de partir, consultez les conseils aux voyageurs sur le site du gouvernement.
Le site du Canada, généralement très bien documenté, annonce par exemple que le 3 mars 2023, le gouvernement de l’Équateur a déclaré l’état d’urgence dans la province d’Esmeraldas.
Vous y trouverez aussi des conseils très précis sur l’utilisation d’une application (en anglais) mise au point par le gouvernement de l’Équateur. Avec cette application sur votre smartphone, vous pourrez demander de l’aide en cas d’urgence, et on vous repérera grâce au GPS de votre téléphone.
Côté sécurité alimentaire, nous avons beaucoup apprécié la cuisine et n’avons jamais été malades.
Globalement, nous avons trouvé l’accueil simple et chaleureux.
Nos photos
Pour découvrir l’Équateur avec nous, voir toutes nos photos de ce beau voyage site par site en cliquant ici
Envie de découvrir l’Equateur par vous-même ?
Si vous ne connaissez encore ce pays, allez-y sans hésiter et prenez votre temps, il y a tant de choses à contempler, à faire, à vivre …
Vous pouvez jeter un oeil à tous nos articles sur ce beau pays en cliquant ici
Selon vos goûts, le temps dont vous disposez, votre budget, vos envies… construisez votre voyage sur mesure. Faites vous aider par des locaux qui vous feront apprécier leur pays, par exemple ce site solidaire ! Vous trouverez des idées de voyages et des agences locales sélectionnées sur le site d’Evaneos.
Si vous avez eu la chance d’y aller, faites-nous profiter de vos expériences et bons plans en commentaires ci-dessous